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Au Québec, c'est comme ça qu'on vit: La montée du nationalisme identitaire

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« Je suis venue au Québec pour sauver mon âme. C’était à l’automne 1975 ; l’amour libre, le Parti québécois et l’“année des femmes” étaient dans l’air. Mon chum et moi arrivions d’une année de vagabondage en Europe. S’il fallait rentrer au pays, lui avais-je dit, traçant ma ligne dans le sable, j’accepterais de vivre à Montréal, nulle part ailleurs. Mon-tree-all ou la mort. »

Franco-ontarienne, la journaliste Francine Pelletier a choisi de s’établir au Québec dans les années 1970 pour vivre en français. Dans cet essai, à la fois personnel et documentaire, elle raconte comment le nationalisme québécois de l’époque l’a interpelée et s’interroge sur son évolution récente vers le conservatisme. L’auteure prolonge et approfondit ainsi l’enquête menée dans son documentaire Bataille pour l’âme du Québec (2022).

Ce livre défend une thèse forte : à partir de 2007, le nationalisme québécois a cessé d’être un projet progressiste et « ouvert sur le monde » pour devenir un conservatisme centré sur la défense des valeurs de la « majorité historique francophone ». Lors de son adresse à la nation du printemps 2019, au lendemain du dépôt de la loi 21 sur la laïcité, le premier ministre Legault a résumé d’un trait l’esprit de ce conservatisme : « Au Québec, c’est comme ça qu’on vit. » Ou, comme l’a dit jadis Maria Chapdelaine, en ce pays « rien ne doit mourir et rien ne doit changer ».

179 pages, Kindle Edition

Published September 7, 2023

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About the author

Francine Pelletier

6 books1 follower
Francine Pelletier (born c. 1955) is a journalist based in Montreal, Quebec, Canada. She is the founder of a feminist newspaper, La Vie en Rose, and has written for La Presse, Le Devoir, and the Montreal Gazette.

After the École Polytechnique massacre on December 6, 1989, in which 14 women where murdered by Marc Lepine, she lobbied for the public release of the gunman's suicide letter. It was leaked to her on November 22, 2000 and was subsequently published in La Presse. The letter included a list of 19 prominent Quebec feminists whom Marc Lepine had apparently wished to target, and her name was one of those listed. She has been a commentator on the PBS program, The Editors, and has worked as a correspondent for CBC Television on The National Magazine and as a co-host of the fifth estate. Since leaving the CBC, Pelletier has become a documentary filmmaker, having produced Monsieur, a film about former Quebec Premier Jacques Parizeau.

In 2015 she was awarded the Michener-Deacon fellowship in Journalism Education and began teaching in the Journalism Department at Montreal's Concordia University. In 2020 she was named the department's journalist-in-residence.

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54 reviews1 follower
September 20, 2023
Un excellent tour d’horizon sur l’évolution des enjeux identitaires. Même si le parti pris est bien assumé, les citations et références contribuent à bien asseoir le propos.

Je pensais être un peu plus dérangé par la touche « personnelle » (Francine raconte comment sa vie personnelle est liée à l’histoire), mais les ajouts sont limités et pertinents.

Le passage sur la trahison du PQ est extrêmement intéressante, tout comme la deconstruction du multiculturalisme (qui n’est pas uniquement la propriété de Trudeau père).

J’aurais aimé que le livre aborde un peu plus les premières nations, mais c’est surtout un ouvrage complémentaire au documentaire vidéo « Bataille pour l’âme du Québec » et un point de départ pour repenser autrement l’histoire du Québec.
Profile Image for Élisabeth BD.
42 reviews
July 14, 2025
J'aime beaucoup l'analyse de Francine Pelletier avec son vécu franco-ontarien sur la montée du nationalisme identitaire, mais il y a une lacune sur le repli sur soi actuel qui explique la dangeureuse remontée du PQ par sa droite.
Profile Image for Trésor de Velours.
159 reviews3 followers
November 24, 2023
J'ai d'abord un profond respect pour la personne et le travail sérieux qu'entreprend Francine Pelletier. Dans ce livre, comme dans plusieurs de ses chroniques, je retrouve un propos honnête, rigoureux et souvent nuancé. Dans cet essai, je vois, encore une fois, les volontés de la journaliste de regarder des deux bords de la médaille, ce qui est tout à son honneur.

Ce livre m'apparait comme bien utile pour comprendre le contexte socio-politique actuel en matière d'identité québécoise. J'ai d'abord été franchement heureux que l'autrice réitère la Révolution tranquille, et surtout ce qui a amené celle-ci à se concrétiser (alias le fait que les Canadien-ne-s français-e-s étaient pauvres, opprimé-e-s, souvent très peu éduqué-e-s). L'essayiste explique, grâce à ses propres origines, tout le combat très ardu des Francophones pour la préservation de leur culture distincte. Cela m'a fait un bien fou de lire ça de la plume d'une personne de gauche, et je dis ça en tant que personne qui l'est. Ces temps-ci, je trouve que ces grands repères historiques manquent chez plusieurs militant-e-s.

Ensuite, l'autrice fait bien de souligner que cette Révolution tranquille a su former un nationalisme progressiste émancipateur (lié à l'indépendance du Québec), qui nous a dotés d'un État-providence généreux avec des mesures sociales plutôt enviables en Amérique. Francine Pelletier, ensuite, est tout à fait pertinente quand elle mentionne que tout ce progrès et cette culture d'ouverture de cette période a pris fin avec l'échec du deuxième référendum. En effet, la culture québécoise, au lieu de s'affranchir, est revenue à cet état de préservation (tant qu'à ne pas être libre, sauvons les meubles!).

Aujourd'hui, avec les médias sociaux et les algorithmes, un géant rouleau compresseur anglo-américain malmène encore une fois la culture québécoise, et Francine Pelletier fait bien de le pointer. Le Québec n'étant pas pleinement affranchi, nous sommes encore dans une logique de préservation. (J'aime d'ailleurs beaucoup l'image que nous sommes un cube de sucre dans un litre de café.)

Tous ces constats, je les partage.

En revanche, je déplore que, quand l'autrice parle de gauche, elle ne mentionne que la gauche sociale (les questions d'ordre économique sont complètement évacuées). C'est donc un point de vue de gauche libérale, essentiellement, montréalocentriste, de surcroît. En outre, lorsque Francine Pelletier parle des jeunes, elle n'utilise le point de vue que de deux jeunes montréalais pour parler d'identité québécoise, alors que la métropole représente le quart du Québec. Alors, quand la journaliste dit : Les jeunes pensent que... laissez-moi être dubitatif. (D'ailleurs, une bonne partie des jeunes vont voter PCC aux prochaines fédérales, alors, non, ce n'est pas vrai que tous sont des partisans de Québec solidaire.)

Mais, mais, mais, le point qui me blesse le plus, c'est sa façon de décrire la culture québécoise actuelle comme manquant de diversité. Surtout en disant que les jeunes écoutent Game of Thrones pour avoir de la diversité ! Voyons, voyons ! Oui, Francine Pelletier en appelle à une société québécoise à la fois francophone et plurielle, et je suis d'accord à mille pourcent. Il faut vivre sous roche par contre pour ne pas voir que cela existe déjà. Nous n'avons jamais autant écrit, autant produit de séries, autant chanté en français, et ce dans un métissage plutôt étonnant. Que faut-il de plus à Madame Pelletier ? Avant de critiquer les artistes, peut-être aurait-elle avantage à promouvoir ce qui existe déjà. C'est Netflix et toute la ribambelle le problème, pas notre culture qui en arrache dans ce libéralisme anglo-mondialisé.
Profile Image for blastdamagedays.
29 reviews1 follower
February 8, 2025
Pas inintéressant. Je respecte la volonté de Pelletier de remettre les pendules à l'heure sur la question du nationalisme. Comme quoi il existe plusieurs nationalismes et, surtout, l'école de pensée nationaliste qui prédomine actuellement au Québec n'est pas la même qu'autrefois.

Cependant, Pelletier est à mon avis un peu trop soft sur les souverainistes d'hier. Je veux bien faire l'apologie de Saint René Lévesque comme tout bon Québécois, mais il y a des limites à dissimuler des critiques ultra tièdes des propos de Jacques Parizeau en 1995 à travers un paquet d'excuses bâtardes. J'aurais préféré qu'elle regarde la vérité droit dans les yeux: Non, ce n'est pas vrai qu'il s'est simplement "emporté" parce qu'il avait donc de la peine d'avoir perdu son référendum; non, sa remarque ne se résume pas à un "woupelaï!" sorti de nul part; non, il n'y a aucun espèce de mystère dans le pourquoi du comment qu'il a dit ce qu'il a dit, rien n'est étonnant dans toute cette affaire, à moins d'avoir la tête dans le sable quant à la nature du nationalisme. Il a seulement montré la face cachée de cette idéologie- sa conséquence logique.

La question du nationalisme Québécois est particulière et doit être traitée avec nuance. Nous sommes un peuple à la fois colonisateur et ayant connu une réelle persécution. Toute analyse critique demeure incomplète tant et aussi longtemps qu'elle ne prend pas en compte ces deux réalités et ne tente pas de réconcilier leurs apparentes contradictions. Pelletier comprend pertinemment la précarité d'une minorité francophone dans un monde anglophone se fermant les yeux à toute culture en dehors de la leur; étant d'origine franco-Ontarienne, elle y a goûté assez amèrement. C'est son vécu qui l'a poussé à se solidariser avec et s'identifier au peuple Québécois.

Malheureusement, Pelletier n'a fait que la moitié du travail. Voici l'éléphant dans la pièce dont elle refuse curieusement d'adresser: le biais colonialiste imprégné dans le discours sur le Québec, autant du camp fédéraliste que souverainiste. Ça me surprend qu'elle ne remet jamais en question l'idée d'une "Amérique d'abord presqu'entièrement française" ou encore d'un pays où "deux nations coexistent". Même lorsqu'elle dénonce, avec raison, la notion d'un Canada supposément bilingue en faisant mention des nombreuses langues parlées par les nouveaux•elles arrivants•es, elle ignore totalement, pour des raisons qui me dépassent, la trallée de nations autochtones qui parlent chacune leurs langues respectives partout à travers ce qu'on appelle aujourd'hui le Québec et le Canada, et ce depuis bien longtemps avant que les Français et les Anglais y débarquent comme un cheveux sur la soupe.

Pelletier a clairement une tête sur ses épaules, elle connaît intimement son sujet et sa perspective comme femme d'origine franco-Ontarienne se doit d'être écoutée attentivement. Anarchiste convaincu que je suis, c'est peut-être mon scepticisme profond du nationalisme qui m'empêche d'apprécier cet ouvrage comme il faut. Selon moi, si on veut se sortir de la marde, on aurait intérêt à s'organiser en tant que classe plutôt que de jouer à essaie-erreur avec les différentes sortes de nationalisme jusqu'à temps de trouver la "bonne". Donc j'avoue être très fortement biaisé. Ai-je fait erreur en approchant ce livre avec mes prétentions de gros anar'? Possible. Dans tous les cas, j'ai trouvé que l'exécution laissait à désirer. C'est de valeur, parce que l'idée est bonne. Pelletier trace les grandes lignes de l'évolution du nationalisme au Québec avec compétence, mais c'est à travers son centre-gauchisme mou qu'elle me perd.
Profile Image for Jean-jacques.
8 reviews
February 9, 2024
C'est le balado de Stephan Bureau qui m'a fait connaitre l'existence du livre de Francine Pelletier et un récent article de la Presse. C'est son sujet et surtout l'angle par lequel il était abordé qui me rejoignait. Il y a un peu plus de trente ans (en fait lors de la crise amérindienne de l'été 1990) je commençais déjà une réflexion sur un Québec vaguement de droite et fermé à la diversité. En un peu plus de trente ans maintenant, rares furent les occasions de trouver une synthèse aussi près de ce que je percevais. Condensée dans 12 courts chapitres, il faisait bon de lire l'objet de mes réflexions qui, elles, vivotent dans un désordre étalé ici et là au gré de l'actualité, des sursauts de l'histoire du Québec et, évidemment, de mes rencontres (en personne et en livres). En fait, c'est comme si Mme Pelletier avait rattaché les pièces d'un casse-tête (1000 morceaux !) que je n'arrivais pas à assembler par moi-même. Ce fut une lecture fascinante.
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