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Command Performance

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A thrilling, inventive, playful, and unorthodox detective and caper novel, the latest work by a French master.Gerard Fulmard is a loser. A disgraced former flight attendant, he attempts the métier of private detective, with spectacularly disastrous results, then begins working for an obscure political groupuscule beset by an outsized share of infighting and backroom maneuvering. At first employed as an enforcer, Fulmard is then coopted by one of the party’s less savory factions, sinking in deeper and deeper until he finds himself the reluctant assassin of the party’s own leader—and that’s when things really start going downhill. Meanwhile, projectiles crash down from the sky, corpses turn up in perfect health, main characters suffer sudden death, and nothing is as it seems. In his latest outing, Jean Echenoz, one of France’s most respected contemporary writers, toys with the tropes of genre fiction and high literature, displaying the twists of plot and turns of phrase that have become his signature, and that have made him, in the words of The Washington Post, “the most distinctive voice of his generation and the master magician of the contemporary French novel.”

166 pages, Kindle Edition

First published January 3, 2020

30 people are currently reading
434 people want to read

About the author

Jean Echenoz

42 books232 followers
Jean Echenoz is a prominent French novelist, many of whose works have been translated into English, among them Chopin’s Move (1989), Big Blondes (1995), and most recently Ravel (2008) and Running (2009).

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Community Reviews

5 stars
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148 (32%)
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1 star
26 (5%)
Displaying 1 - 30 of 80 reviews
Profile Image for Tony.
1,013 reviews1,861 followers
March 15, 2025
I've read Echenoz before, and liked him well enough. What I never imagined from the earlier readings, however, is how damned funny he can be. He's very funny here. Mostly dry, but funny nonetheless.

This is a bit Noir-ish. The sometimes first-person narrator is a disgraced, former flight attendant. To make ends meet, he starts the FULMARD ASSISTANCE BUREAU, the purpose of which is broadly defined and unspecified.

We are also treated to some political infighting of one group, the INDEPENDENT POPULAR FEDERATION (IPF), which sprang, if I understood correctly, from the widest smattering of Right and Left, not to mention a few detours via the Center. I didn't get much of it, but maybe, I said to myself, that was why their enterprise didn't seem to be doing so hot.

It was a little hard at times for an American to follow all the initials and names in fictional European politics. Nevertheless, it was inevitable that the FAB and IPF would bump into each other, plot-wise.

The particulars didn't matter. This was some combination of satire and farce, after all. Fun stuff.
Profile Image for Tosh.
Author 13 books773 followers
February 17, 2025
"Command Performance" is the closest book I have read, that reminds me greatly of Boris Vian's beautifully absurd novels (which I published, but that's another story). It is a crime thriller told through the lens of modernity. Jean Echenoz plays with the medium of Noir as if it were a literary toy, and in his hands, all of literature is a plaything.
Profile Image for Carlos.
170 reviews105 followers
May 15, 2020
C’est ne pas le premier Jean Echenoz que j’ai lu. Dans ces romans, on entre toujours dans un monde étrange et différent. L’écrivain connaît parfaitement ce monde, non seulement car il l’a inventé, mais aussi à cause de la façon dont il le manipule à volonté. Son style raffiné se pose dans presque toutes les phrases, où il semble qu’il a soigneusement choisi chacun des mots qui le composent.

4ème de couverture:

La carrière de Gérard Fulmard n'a pas assez retenu l'attention du public. Peut-être était-il temps qu'on en dresse les grandes lignes.
Après des expériences diverses et peu couronnées de succès, Fulmard s'est retrouve enrôlé au titre d'homme de main dans un parti politique mineur où s'aiguisent, comme partout, les complots et les passions.
Autant dire qu'il a mis les pieds dans un drame. et croire, comme il l'a fait, qu'il est tombé là par hasard, c'est oublier que le hasard est souvent l'ignorance des causes.


L’histoire est tissée avec des éléments totalement inattendus et incongrus : un fragment de satellite soviétique, la morte d’une femme, deux gardes de corps asiatiques amateurs de jeu de go, une jeune femme qui nage toute nue, un homme d’affaires qui regarde de photos de cette femme nue, un bloc et un Bic sec, un pistolet fabriqué à Istanbul, un risotto à l’ail, la femme morte qui après tout est bien vivante, el la vivante qui meurt...

Qui est donc Gérard Fulmard ? Un anti-héros au chômage qui embarque dans une aventure invraisemblable, un anonyme, un raté qui habite dans un appartement dans la rue Erlanger (dont il nous raconte son historie) et qui deux mardi par mois se rends dans le cabinet du psychiatre Jean-François Bardot.

Mais laissons Gérard lui-même nous en dire plus :

Revenons à moi qui me nomme Fulmard, me prénomme Gérard et suis né le 13 mai 1974 à Gisors (Eure). Taille : 1,68 m. Poids : 89 kg. Couleur des yeux : marron. Profession : steward. Domicilié rue Erlanger, Paris XVIe, où je vis seul. Gérard Fulmard, donc, et si j’ai quelques raisons de me plaindre, du moins ne suis-je pas mécontent de ce patronyme assez peu courant, qui ne sonne pas mal, qui est presque le nom d’un bel oiseau marin auquel j’aimerais m’identifier sauf qu’il est grégaire et moi pas plus que ça. Sauf aussi que je n’ai pas le physique, ma surcharge pondérale s’opposant en toute hypothèse à ce que je prenne un jour mon vol. Même si des vols, vu mon métier j’en ai pris pas mal, mais d’abord ce n’est pas la même chose et ensuite, cette profession de steward, je ne l’exerce plus. Mon vrai statut actuel est celui de demandeur d’emploi en passe de se reconvertir, mais je vais développer ce point.


Contrairement aux autres romans d'Echenoz, l’histoire est racontée à la première personne et elle prend souvent le lecteur par surprise.

À part ce nom, je ne suis pas sûr de provoquer l’envie : je ressemble à n’importe qui en moins bien. Taille au-dessous de la moyenne et poids au-dessus, physionomie sans grâce, études bornées à un brevet, vie sociale et revenus proches de rien, famille réduite à plus personne, je dispose de fort peu d’atouts, peu d’avantages ni de moyens.


L'écriture este exceptionnelle, aussi drôle que virtuose. Du grand Echenoz.

Profile Image for LitWithCharles.
88 reviews78 followers
November 7, 2023
J'ai un grand faible pour le travail de Jean Echenoz et même si ce livre a été moins bien reçu que les précédents, j'ai vraiment adoré.

L'auteur nous aspire comme toujours dans des situations totalement folles, peuplées d'individus loufoques, cette fois dans le monde politique, avec un p bien minuscule, car il s'agit d'affaires autour d'un petit parti un peu ringard, ce qui rend toutes les machinations (inévitables!) encore plus ringardes...

Le protagoniste est détective un peu malgré lui, instrumentalisé non seulement par ses adversaires mais par l'auteur lui-même, avec ses penchants pour la meta-fiction. C'est le Big Lebowski des Hauts-de-Seine, contre un Pasqua de seconde zone. Tout pour plaire.

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Profile Image for The Sporty  Bookworm.
443 reviews95 followers
December 20, 2022
Livre drôle, loufoque et très bien écrit sur l'histoire d'un loser embarqué dans un complot politique. On rit, on se détend et on savoure la prose de l'auteur. J'ai eu du mal à m'identifier aux personnages, à les trouver crédibles tellement ils sont soient stupides ou fous. Mais sinon, c'est très bien.
Profile Image for Nadia Costa.
312 reviews11 followers
April 15, 2021
Magistralement bien écrit. Humour, intrigues, passions & trahisons, hochant entre la série noire et la littérature blanche, entre scènes rocambolesques et personnages loufoques, Échenoz ne cesse de suprendre! Un maelström au mélange de fait divers et d'insolite où le lecteur est emballé par cette méthode si captivante que Échenoz a de teceller ses histoires. Maître de céremonie, Échenoz détient tout le bricabrac nécessaire à bien mener le lecteur en bâteau par toute sortes de subterfuges - cliffhangers et contre-climax qui or frustrent or négligent les réponses aux éventuels pourquois et comments que l'histoire suscite. Échenoz nous envois un appétissant gâteau, on le voit cerise au sommet se diriger vers nous et on pense déjà à en remercier son emissaire quand, en une fraction de seconde, il nous devance et se pose sur la table d'à côté.
Bon, ne soyons pas trop dures avec nos exigences et caprices de lecteurs.
Les livres sont fait pour les/nous surprendre!
Profile Image for Andrea Rojas.
188 reviews6 followers
July 13, 2023
Es bueno, por momentos es muy entretenido, tiene salidas muy buenas con las que uno se ríe. La temática relacionada de la política es tal cual uno se imagina que es lo que pasa tras cortinas por decirlo de alguna forma. La manera en que está narrado es interesante, a mi por lo menos me agotó un poco los cambios de temáticas que hace el autor de repente o cuando está contando algo y te mete un paréntesis entre medio. Se siente la parte satírica en gran parte del libro, no es lo que yo esperaba la verdad cuando compré el libro, pero aún así, vale la pena leerlo.
Profile Image for Addison Hart.
38 reviews16 followers
July 10, 2025
Starts out amusing, ends up annoying. Feels like a cross between Manchette and César Aira, but without equalling the pleasure of either. The point of the exercise is ultimately to frustrate expectations, teasing but withholding revelations for so long and with such deliberate artificiality as to make the reader lose interest in them, only to relay the details, finally, as off-hand and inconsequential trivia. The trouble is that the game is more entertaining for the writer than for the reader, and gives the impression of having been invented solely for his benefit.
Profile Image for M-.
100 reviews18 followers
November 4, 2021
Ravissement sans cesse renouvelé à la découverte du patronyme des personnages d'Échenoz, car vous conviendrez qu'il est inutile de décrire le physique et le parcours de vie d'un des militants du bureau d'un obscur parti de droite ("goût des valeurs et sens du travail", à moins que ce soit l'inverse) quand celui-ci se nomme Jacky Bloch-Besnard. Et que dire de l'écriture de l'auteur, délicieusement précise sans jamais être absconse.
C'est aussi un roman ironique et absurde quand il devrait être tragique, c'est toujours drôle, bref, c'est un régal.
Profile Image for Louis.
189 reviews2 followers
June 23, 2025
Une histoire à dormir debout très drôle et magnifiquement écrite. Échenoz décrit avec minutie et précision, les choses et les événements en périphérie de l'action principale, qu'il nous laisse cependant suffisamment entrevoir pour rendre l'intrigue intelligible. C'est de la haute voltige. On peut imaginer qu'au premier faux pas, le tout verserait dans la banalité, voire l'ennuyant. Mais il n'en est rien et Échenoz, comme à son habitude, emerveille.
Profile Image for Carrie.
346 reviews5 followers
July 15, 2025
3.5 stars. I was wary at the beginning, but the author's random hilarious one-liners kept me turning the pages, and the Clouseau-esque characters were absurd enough to keep my interest. Don't bother with the plot, though, because this is like reading pages 327-489 of an 800-pager. You're dropped in and yanked out of some bigger picture without preamble or conclusion. But why not? Who says stories have to have beginnings and ends? Just ask James Joyce!
Profile Image for Pianobikes.
1,328 reviews62 followers
November 8, 2024
“Su implicación artística parece haberse atenuado posteriormente, dando paso a un consumo acelerado de hombres más o menos jóvenes, dotados todos ellos de una brevísima esperanza de cama a la espera de encontrar algo mejor, siendo ese mejor un amante de caducidad más avanzada a quien seguirá a las islas Baleares” ~ Vida de Gérard Fulmard de Jean Echenoz.

Gerard Fulmar es un asistente de vuelo que es despedido por infracción y que, como alternativa, decide fundar una agencia de detectives especializada en encontrar mujeres desaparecidas. Él es un poco desastre y con una visión de la vida un tanto peculiar.

Un día, recibe el encargo de encontrar a una mujer, secretaria de un partido político en auge, que al parecer ha sido secuestrada y asesinada.

Un libro corto que pintaba mejor de lo que ha sido. Me ha gustado la parte dedicada a Gerard pero no el resto. Me explico. Parecía una historia que se iba a centrar en este personaje al que nada parece salirle bien y cargado de ironía.

Además, su parte tiene el aliciente de que está narrada en primera persona. Sin embargo, él no es el único personaje sino que van desfilando una recua de ellos relacionados con el partido político en cuestión, y que el autor aprovecha para denunciar el funcionamiento de la política, la pornografía o la prostitución.

En fin, es cortito y si os animáis quizá le encontréis más salseo del que yo le he encontrado. Por mi parte, es posible que en dos semanas me haya olvidado de esta historia.
Profile Image for Stephane.
407 reviews2 followers
January 23, 2021
Jean Echenoz writes jazz. He gathers words as a musician assemble notes. His work has the lightness and quirkiness of improvisation; you can sense that to him language is but a playground, that he is eager on bending in unfamiliar ways, to create something that is ultimately both foreign and familiar. Like jazz, sometimes it works, sometimes it doesn't. It seems at time almost cacophonic, not always approachable, but rewarding.

Yet, at the sentence level, Echenoz is extremely polished. Every word matters, just like every note has a function. The writing goes in ebbs and flows, and if you don't pay attention, you might think not much is happening. You might even get lost. Chapters seems to come and go, the plot appears rather tenuous, constructed around details, unusual descriptive details indeed, and shifting foci. Sometimes it is the objects living in the space, sometimes a behavior, rarely an emotion. An explosion is related through a flying bolt, moving, we are informed, at 30m/s. It's the details.

So you have to enjoy Echenoz at the level of the sentence, where he plays with the language like very few can. Sometimes, new structures emerge, seemingly defying the rigid grammar of the French language. You'll reread a sentence for its unusual organization and tone; but not because you don't understand it, rather to try to figure out why you do.

Not the best Echenoz, in my opinion, mostly because neither the plot nor the characters are able to quite keep up, and a few cracks let you apprehend the limit of this way of writing. You are going to find it dry, emotionless, maybe even pointless. Lot's left unsaid. The shenanigans of a minor political formation while the protagonist stagnates, jobless, loveless and isolated. Merseult came to mind throughout. But, yeah, the language and Echenoz's unique prose held it together.

First book published in 2020 for me, onward to a new decade!
8 reviews1 follower
January 12, 2021
Cette fois, l'auteur s'empare du genre polar, mais à sa manière, très personnelle, rien que pour le plaisir d'en détourner les codes. Il y a bien un détective privé, une disparition mystérieuse qui pourrait s'avérer un meurtre, et un marigot d'hommes et femmes politiques prêts à toutes les combines pour s'emparer du pouvoir interne au sein de leur parti.
Viré de son emploi de steward, Gérard Fulmard décide de se promulguer détective privé. Sans aucune expérience, il se retrouve embarqué dans une drôle d'affaire et, à son corps défendant, devient homme de mains d'un parti politique, dans des circonstances qui ne vont cesser de lui échapper.

Quel délice que ce roman qui s'amuse à détourner les codes du polar pour nous servir une histoire riche en rebondissements burlesques, centrée sur un anti-héros bien peu armé pour affronter les pièges d'un monde politique dangereusement marécageux, et rédigée dans un style jubilatoire et sans pareil : chaque phrase est une friandise, tant le choix des mots et des formules est ciselé, le tout sur un ton où transperce la délectation de nous surprendre et de nous faire sourire. Entre l'intrigue pleine de fantaisie dont on se demande avec curiosité quelle en sera l'issue, et l'irrésistible jeu de l'écriture, aussi drôle que virtuose, l'on parvient à l'excipit avec le regret d'en avoir déjà terminé avec ce pur moment de plaisir littéraire. Coup de coeur.
Profile Image for Evan.
7 reviews1 follower
April 5, 2025
The first NYRB-published book that didn't grip me. While the writing is quite good, there were enough fleeting characters introduced throughout that I began to lose track.
The third-wall breaking narrator adds some cheeky humour, but they also kept sucking me out of the narrative.
The plot is engaging in the first half, but feels like it loses itself as at meanders and ultimately unravels into an unsatisfying, if predictable ending.
257 reviews8 followers
May 5, 2025
Novel. la negra, sarcàstica, amb apunts de crua realitat retrobats en l'evocació històrica del carrer on viu el protagonista.
La pregunta que suggereix el deliri narratiu és si, un cop més, la realitat pot superar la ficció.
Hi ha a La Vanguardia una entrevista (22/11/2021) de Xavier Ayén a l'autor que recomano llegir:

(...) quería un personaje que no fuera positivo, ningún héroe(...)
(...) hay un juego entre dos narradores :el autor principal se va a tomar algo y aparezco yo mismo".
This entire review has been hidden because of spoilers.
Profile Image for Laurent Kiefer.
Author 5 books7 followers
March 31, 2022
Très déçu par cet opus d'Echenoz, mettant son écriture ciselée au service d'une vague intrigue politique aux personnages trop nombreux et trop superficiels pour qu'on s'y intéresse. Étrange.
5 reviews
February 23, 2021
Gérard Fulmard. Imaginez l'homme derrière ce prénom et ce nom: vous visualiserez par exemple un fonctionnaire en complet gris, le teint délavé, les cheveux - rares - collés comme de longs cils sur un crâne chauve, gratte-papier d'une administration quelconque ou contractuel ensommeillé vautré derrière le guichet d'une poste de province. En somme un type banal, sans intérêt, un peu triste. le parfait "loser".

La rue qu'habite Gérard Fulmard a été le théâtre de plusieurs faits divers tragiques. Un hasard? Imaginez ensuite une déflagration qui détruit un supermarché situé non loin de l'appartement de notre personnage, celui où il fait ses courses. En cause, la chute d'un gigantesque débris de satellite soviétique qui vient de s'écraser sur Paris. Improbable?
Comment fusionner ces éléments de base en une histoire? Demandez à Jean Echenoz, il en possède la recette absolue.
Gérard Fulmard. La cinquantaine désoeuvrée, dénué de tout potentiel esthétique. Au chômage depuis plusieurs mois après avoir été licencié pour faute grave d'un poste aussi insipide que semble l'être sa vie. Il cherche à se remettre en selle et imagine son métier idéal. Un sauvetage ultime qui lui permettrait d'éviter la rue. Et pourquoi pas détective privé? Divagations d'un alcoolique dépressif accoudé au fond d'un bar en pleine conversation avec lui-même? Aucunement. Avec les moyens du bord, notre anti-héros fonce dans son projet avec la fougue d'un jeune candide éberlué. Il parvient même à nous y faire croire. À moitié.
C'est sur ce ton que débute l'intrigue, qui embarque notre personnage dans l'univers d'un petit parti politique en légère ascension. Ses porte-drapeaux pensent occuper un royaume, une meute d'opportunistes y gravite à l'affût d'un morceau de pouvoir. Pourquoi pas moi?, semble songer Fulmard. Lui aussi pourrait y trouver sa place et son compte. C'est tout-à-fait consciemment qu'il revisite son sens moral et plonge en eaux troubles, goûte aux bassesses et usages communs de ce microcosme où puissants et moins puissants se courtisent, se reniflent sous la queue et ensuite se fustigent. Un petit monde merdeux et minable où l'on use de chacun comme on se sert d'objets pour nourrir ses propres fins et gravir quelques paliers. Un monde où les circonstances déplacent les curseurs, font varier les poids et mesures des individus, tantôt à protéger, suivre et soutenir, tantôt à éliminer. Un monde où les règles de déontologie les plus élémentaires sont retournées comme des chaussettes avec la fluidité des flux sur les comptes bancaires. Fulmard traverse cette jungle en dilettante, avec une candeur à la fois bouffonne et tragique.

Jean Echenoz saisit l'humanité moderne et la palette de ses formes médiocres avec un humour noir, une incroyable finesse d'observation et une sorte de désinvolture que l'on retrouve jusque dans le phrasé de son écriture. Jean Echenoz "s'en fout" avec grand art et c'est à travers ce j'en-foutre ciselé que nous entrons en empathie avec son anti-héros, qui ne parviendra jamais à complètement se distancier de son sens éthique. Au fil de son périple foutraque, nous nous attachons à ce "loser" moderne, tremblons et espérons pour lui à mesure qu'il s'enfonce - sans véritablement se débattre - dans la vase d'où personne ne viendra le retirer. le personnage assume les conséquences de sa naïveté et de ses choix jusqu'au bout, explore et subit les règles d'un jeu dont il démontre l'absurde en payant de sa personne, sans broncher ou à peine. Une passivité déconcertante qui nous renvoie, en négatif, à l'intensité que peut atteindre la violence et la vacuité d'une humanité en voie de perdition. Splendide satire qui complète l'oeuvre d'un écrivain exceptionnel.

Bref, j'ai adoré.
This entire review has been hidden because of spoilers.
Profile Image for Etienne Mahieux.
536 reviews
March 4, 2020
Une "vie"… C'est comme cela que l'on appelait jadis les biographies, et Echenoz est l'auteur d'une belle trilogie de vies romancées : "Ravel", "Courir" et "Des éclairs", qui ne s'intitulaient donc pas ainsi. "Vie de Gérard Fulmard" en revanche n'est pas une biographie. Ou si c'en est une, c'est tragique.
Gérard Fulmard, un ancien steward qui tente de se reconvertir en détective privé, et qui "ressemble à n'importe qui en moins bien", est le narrateur du début, de la fin et de plusieurs épisodes de ce roman. Comme sa formation de détective est entièrement empruntée aux polars qu'il a pu lire ou voir, il est d'une compétence très limitée qui l'amène toujours rapidement à la catastrophe ; et il s'avère, finalement, un simple pion dans les luttes de pouvoir qui animent un parti politique au fonctionnement proche du clan mafieux, et dont l'on découvre petit à petit qu'il est de seconde zone, même si ce fonctionnement familial et trouble peut fort bien rappeler des formations plus puissantes dans la vie politique réelle du pays...
Dès lors un autre narrateur s'interpose pour nous raconter ce que Gérard Fulmard ne peut pas savoir, et celui-ci se retrouve expulsé de sa propre "vie", qui ne nous raconte finalement que les quelques semaines de sa carrière de détective ; si c'est là tout ce qui compte, la vie de Gérard Fulmard est bien triste, jusqu'à son mélancolique dénouement.
Ce qui n'est pas triste en revanche, c'est le traitement de cette lamentable histoire, en forme de faux polar où toutes les initiatives et machinations des personnages se transforment en pétards mouillés. Echenoz ne tente pas, ou marginalement, de donner une voix particulière à chaque narrateur ; c'est son style personnel qui s'impose à tout moment, ce qui ne contribue pas peu à accentuer le décalage comique permanent du récit, sans cesse nourri par une farandole de facéties glaciales et sophistiquées. Autre clin d'oeil au genre biographique, Fulmard se fend de quelques "vies brèves" rattachées à la rue Erlanger (Paris XVIe) où il habite, parfois réelles, parfois non, et qui sont évidemment parodiques même si parfois épouvantables.
Alors que les motivations des personnages demeurent obscures ou primaires, les phrases d'Echenoz font sans cesse venir au premier plan, où ils brillent de toute leur netteté, les détails triviaux d'une réalité obtuse, comme par exemple les plats exacts que mangent les personnages, quand la description ne devient pas délirante comme celle d'un certain "monstre âgé de trente-sept ans, long de cinq mètres quarante, pesant une tonne et demie…"
Si l'armature centrale de l'intrigue est empruntée, à l'inversion des sexes près, à une célèbre tragédie de Racine, l'univers du roman, d'une façon typique d'Echenoz, dégage un profond sentiment d'absurdité, évoquée avec une élégante malice ; c'est in extremis que la mélancolie du gâchis vient saisir le lecteur.
Profile Image for Jongorenard.
254 reviews21 followers
February 11, 2020
Drôle et délicieux sont les mots qui me sont rapidement venus à l’esprit après avoir débuté la lecture du dernier livre de Jean Echenoz. On y suit les aventures improbables de Gérard Fulmard, un personnage qui ne suscite pas l’envie, mais auquel on s’attache quand même : il « ressemble à n’importe qui en moins bien ». Ancien steward déchu de ses droits civiques et licencié pour faute grave (mais on ne sait pas laquelle), Gérard s’est reconverti en détective privé, profession qu’il découvre et dans laquelle il improvise beaucoup. Après une série d’événements inattendus, il devient l’homme de main d’un petit parti politique. L’histoire est assez banale, le suspense léger et si vous êtes amateur de polar traditionnel, passez votre chemin. La vie de Gérard n’est pas très intéressante, les remous du parti politique à peine plus, on nous trimballe de fausses pistes en cul-de-sac et pourtant, tout est plaisant et réjouissant. Car le vrai moteur de ce roman, ce n’est pas l’histoire, ce n’est pas l’intrigue, c’est la langue incroyablement drôle, millimétrée et libre de Jean Echenoz. On y trouve un nombre incalculable de pirouettes de style, de drôleries, de tournures de phrase déconcertantes, de descriptions qui s’interrogent sur elles-mêmes, une liberté d’écriture qui se permet d’ouvrir et de fermer des parenthèses, d’aller et venir entre les personnages, de passer du coq à l’âne et de retomber sur ses pattes. Une langue pleine de vie pour cette "Vie de Gérard Fulmard". Le personnage lui-même est un autre moteur puissant du roman, un type minable auquel on s’attache et qui nous narre ses ratages successifs. Gérard est pour partie narrateur, car quelqu’un d’autre, l’auteur lui-même peut-être, raconte également et joue le désabusé du récit dans un style fort joyeux : « Voici donc qu’après le coup de l’arme à feu, figure imposée dans ce genre d’histoire comme l’a pertinemment fait observer Gérard Fulmard, voici qu’on va vous faire le coup de l’exotisme. Ne manquerait plus maintenant qu’une scène de sexe pour remplir tous les quotas – mais alors une vraie scène de sexe, bien sûr, savamment menée, moins déprimante et ratée que celle de Franck Terrail à Pigalle. Nous verrons cela plus tard. Gardons-la en réserve si l’occasion se présente. » Jean Echenoz joue avec son lecteur et l’on aime ça.
Profile Image for Elodie Rey.
90 reviews1 follower
April 10, 2024
Un ouvrage digne des Éditions de Minuit : texte conseillé pour lecteur aguerri.

J’ai dû lire deux fois ce livre pour réellement en saisir son humour. La première lecture a été un supplice, je ne comprenais pas toutes les digressions présentes et les liens entre les personnages. La seconde a été bien plus plaisante : j’ai saisi la portée parodique de cette œuvre et su comprendre tous les clichés malmenés par Echenoz.

Ainsi, nous suivons le parcours de Gérard Fulmard, anti-héros par excellence qui se retrouve dans une situation rocambolesque. Tout y est : cadavre, couteau, pistolet, exotisme, tensions sexuelles, prostituées, garde-du-corps, manipulation … et pourtant, rien n’y est réellement. Les faits divers de la rue Erlanger sont également d’heureuses parenthèses.


J’espère sincèrement que Gérard Fulmard - personnage attachant - survivra et qu’il sera présent dans le prochain texte echenozien !

« Franck n’a pas le temps non plus de s’exprimer, la femme indique sans transition que ce sera cinquante ou cent euros selon ce qu’il faut faire et Franck qui ne sait pas bien, qui n’est plus sûr de rien, lui dit que cinquante, ça va. Mise minimum, comme au poker, quand on n’est pas encore tout à fait sûr de vouloir entrer dans le jeu.. » (p. 132)

« Quand il m’a appelé le lendemain matin, j’étais à ma fenêtre où souvent je me poste quand je n’ai rien à faire, très souvent. Je guettais un fait nouveau dans la rue Erlanger, n’importe lequel m’aurait suffi, mais je sais bien qu’il ne s’est produit guère, ce n’est pas tous les jours qu’un chanteur de charme s’y jette de son balcon ni qu’un fils de jaune y ingurgite une étudiante blonde. »
41 reviews
July 17, 2025
"... I look like everyone else, only less so."


The promises made by this book's summary and its opening chapters are not kept. First impressions suggest the novel will be a sort of deconstructed noir-comedy featuring an incompetent private investigator out of depth in a world of satirical intrigue that makes class conscious jabs at French political elites.

However, by only page 20, we become estranged from our somewhat amusingly pathetic protagonist, and are spoken to across the fourth wall by an unidentified third-party observer who takes us through a slew of designer-clad political maneuverers and their weird, petty issues. Thus continues the cinematic narration of tedious political blustering, various settings festooned with luxury brands, and boomer-humour-ish sexual affairs, all with a smarmy cynical tone which (at least in translation) fails to be drôle.

The stints when we return to the point of view of our bumbling amateur are far more conducive to such a glib attitude, but it's not enough to salvage much beyond some sharp-witted language. Thankfully, despite its tangents and focus on irrelevant minutiae, this book is only 150 pages and was done with quickly.


NYRB May 2025
1,278 reviews52 followers
June 11, 2020
Quelle vie rocambolesque que celle de ce personnage qui la raconte. Ancien steward, il tente de devenir détective puis se fait enrôler comme homme de main par un obscure parti politique. Dans ce dernier s’aiguisent, comme partout, les complots et les passions. Autant dire qu’il a mis les pieds dans un drame.

Pourtant, les situations rocambolesques s’enchaînent, parfois drôles ou prêtant à sourire.

Mais l’auteur se regarde écrire, aussi, qui insert dans son récit tout ce qui peut faire un succès : grandes maisons bourgeoises avec piscine, voyage à l’autre bout du monde. Et comme il le dit lui-même, ne manque plus que la scène de sexe.

Une lecture divertissante qui montre que rien n’est jamais le fruit du hasard et qu’il faut se méfier de son psy.

L’image que je retiendrai :

Celles des habitants célèbres de la rue où habite Gérard Fulmard mais qui ont tous mal terminé (Mike Brant et Issei Sagawa, étudiant japonais ayant mangé sa compagne néerlandaise).

https://alexmotamots.fr/vie-de-gerard...
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593 reviews
April 25, 2025
Wry, funny, suitably meta and ironic riff on noir, with a disgraced flight attendant and loner who decides to be a private detective and is embroiled in the in-fighting of an unsuccessful but persistent political party (incoherently a mix of right and left ideas we’re told). Characterization, play with noir conventions, and forward motion are all effective. One or two chapters near the end that dragged (otherwise the novel flies), with a side trip out of France, but these were short chapters like the rest, so it wasn’t an issue. Satire and comic mishaps, plus some blackmail, with a surprising twist or two along the way. A main plot point was resolved in the end, but another chapter or two taking things a bit further wouldn’t have gone amiss.

I assume the translator followed the author’s lead in the often intellectual and cultured word choice. The narrator’s sardonic tone with amusing, and the repetition of phrases like “I have an idea,” and structural parallels were striking.
Profile Image for Mis Lecturas.
295 reviews25 followers
January 19, 2023
Este libro no me gustó. Y es culpa mía, lo sé, porque llegué a leerlo con expectativas. Me gustó mucho Ravel, un libro en el que el autor ficcionaliza los últimos años de vida del músico Maurice Ravel, así es que llegué acá esperando algo al menos muy bueno.
Uno de los problemas es que Gérard Fulmard se anuncia como una novela detectivesca, pero no lo es. Tiene un inicio lento; en realidad, la lentitud dura hasta como la mitad del libro, y luego la historia (o mejor dicho, las historias) se desenvuelve bastante rápido, pero nunca se detiene en un caso… no se arma un solo caso que podría tomarse como algo policial o detectivesco. Es la vida normal de un tipo que se describe como antihéroe, con un pasar aburridísimo, que es medio sinvergüenza, y que de pronto se ve envuelto en un crimen por encargo para el que claramente no está preparado, por lo que las cosas salen mal desde un principio y para más remate, hay un final abierto, el que nos da para pensar que el protagonista no se salva, pero capaz que sí. Quizás con la idea de hacer una segunda entrega... No lo sé.
No fue para mí. No se profundiza en ningún personaje, por lo que no es posible encariñarse ni odiar a ninguno, porque sabemos tan poco de todos. El relato va de una historia a la otra, con algo de intriga política. En fin. Simplemente, no era para mí.
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725 reviews19 followers
March 25, 2020
Gérard Fulmard est désœuvré, il décide donc de se lancer en tant que détective mais les choses ne vont pas vraiment tourner à son avantage...
Bon, c'est compliqué. D'un côté, j'ai adoré la lecture par Dominique Pinon, ce n'est pas le 1er livre que j'écoute lu par cet acteur et c'est toujours un régal. Il a une diction parfaite qui se prête complètement à ce type d'ouvrage un peu (beaucoup) décalé. De l'autre, je n'ai pas été emportée par l'histoire. Pourtant, j'adore les livres décalés, un peu absurdes mais là, la mayonnaise n'a pas pris et je suis un peu déçue par mon écoute. Heureusement que la voix de Dominique Pinon était là pour me motiver.
En bref : pas à mon goût.
Profile Image for MountainAshleah.
921 reviews48 followers
July 2, 2025
I enjoy the NYRB selections as they compel me to read outside my classics comfort zone. This noir novel, however, just didn't work for me. I wasn't interested in the narrative style, characters, humor, plot... it just didn't work for my admittedly American reading brain. I did find one YouTube video in English about the author (versus the videos in French), and while that was helpful to understand a bit about this author and his popularity...nothing much changed as far as my reading enjoyment. It's a short novel, so I didn't invest much reading time.
134 reviews3 followers
January 23, 2020
Il n’a rien perdu de son immense talent de romancier. Tout y est comme d’habitude, le style, l’humour, le cynisme, le sens de la dérision, ... Ce qui diffère c’est l’histoire complètement foutraque et les personnages invraisemblables losers. Il a certainement voulu rire de nous autres lecteurs en tout liberté. On ne comprend pas tout, tout n’est pas intéressant mais quel talent pour le dire !
165 reviews1 follower
October 22, 2022
Un magnifique ouvrage loufoque et foutraque à la fois. Echenoz nous conte l’histoire improbable de ce Gérard Fulmard, insipide, médiocre, et sans doute même pas sympathique; le tout au milieu de scènes et de personnages pas piqués de vers; et surtout l’ironie d’une langue précise et ciselée où le sordide est décrit avec un dédain presque charmant. Que du bonheur!
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