Dans un futur proche où la fertilité a baissé drastiquement et où la majorité des enfants naissent Fragiles, Typhaine et Gauthier ont la chance d’être sélectionnés pour rejoindre un Programme qui leur permet de donner naissance à un garçon sain. Et si ce miracle virait au cauchemar pour eu
J'ai beaucoup aimé ce roman mais attention, il faut être prêt à passer un moment inconfortable, pas toujours très agréable. En effet, il s’agit ici d’un roman assez dur, et même si on peut un peu s'en douter en lisant la quatrième de couverture, je trouve que le résumé est encore un peu gentillet par rapport à la réalité. ⠀ Dès les premières pages, nous sommes plongés dans une ambiance assez lourde et malaisante sans qu'on comprenne vraiment pourquoi. Le roman commence alors que Typhaine apprend qu'elle est enceinte et sa réaction à cette annonce nous fait tout de suite comprendre que quelque chose ne va pas. ⠀ L'auteur traite pas mal de thématiques fortes mais toujours d'une manière assez subtile. C'est par exemple le cas pour tout ce qui concerne la politique en vigueur dans la France du roman. Les détails sur ce qui se trame restent assez vagues pendant une bonne moitié du texte, et c'est seulement dans un deuxième temps que des éléments concrets commencent à émerger. Et ça devient assez vite glaçant, même si on était de toute façon déjà pas très à l'aise. ⠀ J'ai vraiment aimé les messages véhiculés par le roman, et surtout la façon dont il dénonce beaucoup de choses, comme par exemple la facilité avec laquelle le corps des femmes peut être considéré comme une ressource lorsqu'on laisse le pouvoir aux mauvaises personnes. ⠀ J'ai aussi trouvé que les personnages étaient particulièrement bien construits. Très nuancés et très réalistes. J'ai notamment beaucoup aimé ce que l'auteur a construit avec le personnage de Gauthier dont la personnalité évolue énormément (parfois en bon, parfois pas) et qui montre bien à quel point il est facile de se laisser dépasser par les évènements, que ce soit par lâcheté, par ambition ou même par simple immobilisme. ⠀ Ce que j'ai aussi beaucoup aimé dans ce livre, c'est que j'ai presque eu l'impression d'avoir plusieurs romans en un. Les révélations arrivent au compte-goutte, mais chacune d'elle nous donne l'impression que c'est un tout nouvel arc qui commence. Ca combiné au format un peu particulier du roman, sous forme de journal, rend le livre vraiment immersif. ⠀ Si j'avais un petit bémol, ce serait par rapport aux quarante dernières pages qui étaient un poil trop rapides à mon goût. J'aurais bien aimé que l'auteur prenne un peu plus le temps de développer la façon dont les évènements progressent puis culminent. Malgré tout, mon "plaisir" n'a pas été gâché et je sais que ce roman va me marquer pendant un petit moment.
« Fragile/s » est le premier roman de Nicolas Martin. Il nous plonge dans un univers dystopique fascinant qui explore des thèmes singuliers. Récit d’anticipation politique et social, le roman aborde des réflexions sur la parentalité, la manipulation génétique et les dérives autoritaires. Nicolas Martin a le rêve efficace, puisque c’est durant son sommeil que le sujet du roman lui est apparu : dans un futur proche, on implante dans le corps d’une femme un embryon génétiquement modifié.
Le monde souffre d’une baisse problématique de la natalité. « Crise de la fécondité. De plus en plus de couples stériles. De moins en moins de garçons. Délétion du gène Y. Infertilité masculine. Et pour les couples qui y arrivaient, huit enfants sur dix étaient des filles, et trois sur cinq naissaient avec le syndrome de l’X fragile. » Ce syndrome provoque de sérieux handicaps physiques et intellectuels. Pour pallier ces déficiences, le gouvernement en place, totalitaire et d’extrême droite décide de modifier le génome des enfants à naître. Ainsi, tous ceux qui viendront au monde constitueront une élite, sans fragilités et sans déséquilibres. L’heure est à la création de surhommes, des « übermensch ».
« Fragile/s » s’ouvre sur une échographie. Typhaine et Gauthier attendent un enfant et le gynécologue leur annonce que le bébé est un garçon. Un garçon sain. Une grossesse qui a bénéficié d’un programme médical pour éradiquer le « syndrome de l’X fragile ». Typhaine frémit. Il y a 12 ans, elle a mis au monde une petite fille à l’X fragile. « Dans quel cauchemar éveillé sa vie est-elle en train de basculer ? » Depuis son intégration dans le programme de génoembryologie, la grossesse de Typhaine est surveillée comme l’huile sur le feu. Leur première enfant Madeleine vit désormais dans une école spécialisée qui accueille les « Fragiles ». Le bébé attendu, « petit diamant de génétique » a été conçu « sur mesure », couleur des cheveux, des yeux, estimation de sa taille à l’âge adulte, une perfection scientifique. Peut-on aimer un tel enfant, fabriqué comme n’importe quel objet ? Très vite, Typhaine se pose des questions éthiques sur cette manipulation génétique. D’autant que la parentalité est représentée comme une responsabilité écrasante, amplifiée par la surveillance constante des autorités sur les mères et leurs enfants.
La France est désormais tombée sous le joug d’un régime fasciste. La société dépeinte dans « Fragile/s »est caractérisée par un régime autoritaire, où le contrôle de l’État sur les citoyens est absolu et omniprésent.L’individu est subordonné à l’État, qui exerce son pouvoir à travers des lois répressives et une surveillance constante. Les droits civiques sont pratiquement inexistants, et toute tentative de résistance ou de contestation est brutalement réprimée. Le cadre législatif et social est dominé par des lois martiales qui limitent sévèrement les libertés individuelles, comme le couvre-feu. Toute violation des règles entraîne des sanctions immédiates, notamment sur le système de crédit social de notation des individus. La répression est un élément central de cette société. Les « Néopatriotes », qui détiennent le pouvoir, ont rétabli la peine de mort, instauré le triple état d’urgence (migratoire, sanitaire et social), et suspendu temporairement les droits du Parlement. Ce gouvernement d’exception accumule les lois répressives, durcit les condamnations, multiplie les peines plancher, rétablit les travaux forcés et les camps de travail, et interdit l’avortement.
Pour les citoyens, la vie quotidienne est marquée par la peur et la surveillance. Les arrestations arbitraires sont monnaie courante, et les peines sont souvent exécutées sans jugement. Par exemple, des individus peuvent être emprisonnés pour une durée indéterminée simplement sur décision administrative. Les citoyens sont ainsi constamment sur le qui-vive, conscients que le moindre faux pas peut entraîner des conséquences graves, voire fatales. Le gouvernement a réussi à étouffer toute forme de pensée critique. Les générations précédentes, qui avaient tenté de résister, ont été écrasées par la répression, laissant place à une génération timorée et soumise. Dans ce contexte, il est devenu dangereux de contrevenir aux lois, honteux de penser différemment, et la soumission n’est plus un choix, mais une fatalité acceptée par la plupart. L’atmosphère générale de « Fragile/s » est donc celle d’un régime oppressif où l’individualité est effacée au profit de l’obéissance à l’État. Le système juridique n’est plus un outil de justice, mais un instrument de répression massive, utilisé pour maintenir le contrôle sur une population terrorisée et docile. « Ce techno-cocon autoritaire, individualiste, dans lequel plus personne ne bougeait de peur de perdre le confort acquis, où la solidarité n’était qu’un vieux souvenir, et où la vie avait cédé la place à la survie et à la peur de l’autre. »
Nicolas Martin a pris un soin particulier à travailler cet univers dystopique, où l’existence de chacun est marquée par l’ennui, la solitude, et la résignation, et où même les concepts de temps et d’espoir semblent avoir perdu toute signification. Je veux ici lui rendre hommage, car les descriptions détaillées et approfondies sont une grande force du roman et permettent une immersion totale.
« Fragile/s » invite à une réflexion profonde sur les limites de la science et de l’éthique, et met en lumière les dangers de l’eugénisme et des régimes autoritaires. Car dès la naissance, « le petit singe de laboratoire » va développer des comportements anormaux pour son âge qui amèneront sa mère à s’interroger : « Qu’est-ce qu’ils ont trafiqué dans leurs éprouvettes ? » L’intrigue imaginée par Nicolas Martin est diabolique et tient en haleine jusqu’aux dernières lignes.
« Fragile/s » est aussi un hommage à la résistance des femmes face à l’oppression. Les personnages féminins, bien que victimes d’un système inhumain, montrent une résilience remarquable et une capacité à penser, interdite. « Son putain de fils sain précoce, son putain de fils créé par un putain d’État fasciste, destiné à reproduire l’élite fasciste, son putain de mari fasciste, ce putain d’État qui s’amuse avec les gènes pour produire sa putain d’élite. »
Enfin, je voudrais terminer par dire quelques mots sur l’écriture. La plume de Nicolas Martin dans « Fragile/s » est une belle prouesse stylistique, qui transcende le simple récit pour offrir une expérience immersive et dynamique au lecteur. En jouant avec les formes et les formats, l’auteur transforme le texte en un espace vivant, où chaque mot, chaque phrase semble porter une charge émotionnelle et narrative unique. Les mots en majuscules, en gros caractères ou barrés, ne sont pas de simples effets typographiques ; ils servent à amplifier l’urgence, la colère ou le désespoir des personnages, immergeant le lecteur dans leur réalité oppressante. Ces choix stylistiques traduisent l’intensité des situations et des émotions, comme un cri visuel qui résonne au-delà des pages. Les répétitions, quant à elles, rythment le récit, mimant parfois le ressassement des pensées d’un personnage piégé dans une spirale infernale, ou encore soulignant l’absurdité d’un monde devenu délirant. Ces répétitions créent une sorte de musique intérieure, une cadence qui fait écho à l’insistance des idées et à la persistance de l’oppression. L’utilisation de phrases en italique, utilisées au théâtre, confère au texte une dimension performative, comme si les personnages se mettaient en scène, dévoilant leurs pensées les plus intimes dans un murmure ou un cri. Cela donne à « Fragile/s » une fluidité dramatique, comme dans un script. En intégrant des éléments comme des articles de presse et des documents classés secret-défense, l’auteur brouille les frontières entre fiction et réalité. Ces incursions dans des formats documentaires renforcent la crédibilité du monde dépeint et ancrent le récit dans un contexte quasi réaliste, offrant ainsi une profondeur supplémentaire à l’intrigue. Cette hybridation des genres rend l’écriture de Nicolas Martin non seulement vivante, mais essentielle pour comprendre l’ampleur du monde dystopique qu’il décrit, où chaque mot est une arme, chaque silence, une révolte.
« Fragile/s » propose une traversée aussi sombre qu’hypnotique, dans un monde qui vacille. Dans ce paysage dystopique, où la lumière semble s’être éteinte, il subsiste pourtant une étincelle, infime, mais tenace, qui incite le lecteur à croire que l’humanité peut malgré tout s’ausculter, et pourquoi pas, cicatriser. Ce récit qui, bien que profondément ancré dans la fiction, résonne étrangement avec le vacarme de notre monde contemporain. Le réel pousse encore et toujours les portes de l’imaginaire. Enivrant !
On se retrouve aujourd'hui pour parler de Fragile/s, une dystopie sur fond de manipulations génétiques, et si l'histoire a eu du mal à m'atteindre au début, je dois avouer qu'au final, c'était un chouette moment de lecture. Enfin, façon de parler, quand on sait le sujet.
En France, bien des années après notre ère (ou pas tant que ça, peut-être). La fertilité est en baisse drastique, et les rares naissances qui arrivent à terme sont touchées par le symptôme de l'X fragile, une maladie qui nous rappelle un peu la Trisomie 21. Pour pallier à ça, le gouvernement a décidé de mettre en place un Programme (vous noterez le P majuscule) scientifique, un test sur 1500 femmes, pour mettre au monde des enfants sains. Voilà pour le cadre. Sympa, non ?
Dans cette ambiance, nous suivons Typhaine, mère d'une enfant Fragile, et Gauthier son mari, membre du gouvernement présidentiel en passe de prendre de l'importance. Tous deux ont été choisis pour participer au Programme, grâce aux contacts de Gauthier. Elle met au monde un garçon sain, mais très vite se rend compte que quelque chose cloche. En même temps, parler à quatre mois, ce n'est plus de la précocité... Seulement, personne ne la croit, et Gauthier la fait interner : camisole chimique, étroite surveillance... Bref, chouette ambiance.
Vous l'aurez compris, l'enfant n'est effectivement pas normal, mais c'est pire que ça. Dans un contexte politique strict, un régime autoritaire voire même une dictature, où le patriarcat est bien évidemment de mise, les manipulations génétiques et scientifiques vont menacer l'humanité au lieu de la sauver. Nicolas Martin met en scène son histoire de manière assez particulière, avec une alternance de points de vue surtout lorsque Tiphaine est sous médicaments, des phrases courtes et percutantes, une mise en page qui exclue presque totalement les paragraphes. Certains passages étaient assez durs à lire, surtout pour une jeune maman comme moi, ce qui a certainement contribué à la difficulté de rentrer dedans. Mais passé un certains cap, on finit par se laisser entraîner par toute cette folie humaine, par ressentir de l'empathie pour Tiphaine, chose que j'ai mis un certain temps à ressentir aussi.
Bref, un livre à découvrir, un final que j'ai énormément apprécié et somme toute un très bon moment de lecture, une fois accoutumée à l'ambiance et au style de l'auteur.
Une claque de la rentrée littéraire à venir : dans un futur terriblement proche, les naissances se font de plus en plus rares, et les enfant.e.s qui naissent sont victimes d'un handicap, le "X Fragile". Dans une société française gouvernée par l'extrême-droite, Typhaine rejoint un programme médical pour l'aider à accoucher d'un deuxième enfant sain. C'est pour elle le début d'une descente aux enfers : alors que son nouveau fils développe des facultés mentales exceptionnelles, le gouvernement surveille le moindre de ses faits et gestes... En plus d'être un roman bouleversant sur la maternité, la vie de famille, les dérives totalitaires possibles, qui se répercutent avant tout sur les corps des minorisés, dont les femmes (un peu dans la veine de Margaret Atwood, "La Servante Ecarlate", même si les deux histoires sont très différentes), ce livre est également un très bon roman de SF, genre malheureusement trop souvent laissé de côté en France.
Ça débute avec une dystopie basique puis les twists s’enchaînent frénétiquement et le roman en devient tellement imprévisible que c’est juste jouissif.
Je suis frustré de ne pas en savoir plus tant tout m’a impressionné.
Ce roman aurait dû me plaire énormément et pourtant, ça n’a pas fonctionné comme je l’aurais cru.
Je pense que c’est à cause l’écriture. Je crois qu’elle n’est pas tout à fait maîtrisée. Je n’ai pas ressenti un grand attachement envers les personnages. Je n’ai donc pas vraiment réagi lorsqu’il y avait des événements dramatiques. Je n’ai pas n’ont plus dévoré le livre comme j’aurais pensé le faire. Il y avait des moments moins efficaces où je tournais les pages moins vite.
La terminologie et les acronymes n’étaient pas si évident. Il y en avait beaucoup et ça faisait un peu lourd.
Un roman français d'anticipation, ça ne court pas tant les rues. Ca fait plaisir d'en croiser un, d'autant plus quand c'est un plaisir de le lire ! Pour ma tranquillité d'esprit personnel j'aurai aimé que ça n'aie pas autant un goût du jour si prononcé, sur certains points 😅
On se retrouve aujourd’hui avec le premier roman de Nicolas Martin, un récit d’anticipation politique et social où il est question de manipulations génétiques et de dérives totalitaires. L’auteur est journaliste, scénariste et réalisateur, il a sévi à la radio jusqu’en 2022 dans l’émission La méthode scientifique sur France Culture, et nous propose aujourd’hui une dystopie fascinante.
Alors que le monde souffre d’une terrible chute de la natalité, les enfants qui naissent sont touchés par le syndrome de l’X fragile, lequel provoque de gros handicaps tant intellectuels que physiques. Dans ce contexte, Typhaine accepte de participer à un programme de génoembriologie et se voit implanter un embryon génétiquement modifié, immunisé contre ce fameux syndrome. Dès le départ mal à l’aise avec l’idée de cet enfant créé “sur mesure”, elle lui découvre dès son plus jeune âge des capacités hors du commun qui la terrifient.
L’histoire prend place sous un gouvernement totalitaire dont Typhaine va très vite découvrir les excès, les dérives, dès lors qu’elle va remettre en cause la surveillance constante qui pèsent sur les parents de ces petites merveilles que sont les 1500 bébés du programme. Lois répressives qui limitent la liberté des gens, interdiction de l’avortement, répression, arrestations arbitraires et sanctions immédiates pouvant aller jusqu’à la peine capitale, tout y passe bien sûr. Bienvenue dans le Paris des “Néopatriotes” ! Et chapeau à l’auteur parce qu’il est tout aussi réussi que terrifiant !
Typhaine est un personnage très attachant, une de ces femmes qui résistent auxquelles Nicolas Martin rend ici hommage. Mère d’une fille “fragile”, elle ne désirait pas spécialement cette nouvelle grossesse, et elle n’a accepté de participer au programme que pour faire plaisir à son mari. Sa détresse est d’autant plus grande lorsqu’elle réalise que son enfant n’est pas normal, qu’il lui fait peur et qu’elle s’en méfie. Mise sous camisole chimique lorsqu’elle commence à faire des vagues, la voilà enfermée puis mise sous tutelle avec une gouvernante pour la surveiller à chaque instant.
L’auteur nous tient en haleine jusqu’au bout et nous invite à réfléchir sur les dangers de l’eugénisme et des régimes totalitaires. Cela parle de science, d’éthique, et de politique aussi, évidemment. Seul petit bémol pour moi, le pourquoi du comment du comportement anormal de Nolan, que j’ai trouvé un peu trop incroyable. Je n’ai pas réussi à avaler cette couleuvre, mais pour tout le reste, j’ai adoré ce roman et je vous le recommande vivement. Un immense merci à Babelio et aux éditions Au diable vauvert pour cette belle découverte.
Dans un futur pas si éloigné de nous, la fertilité de l'humanité est remise en question. Les rares grossesses menées à terme engendrent des enfants génétiquement Fragile/s. A Paris, Typhaine doit se réjouir d'avoir été sélectionnée pour intégrer le Programme qui lui a permis d'avoir son premier enfant sain, Nolan, 7 ans après la naissance de sa fille Fragile, Madeleine. Mais l'arrivée de l'enfant précoce dans leur famille va bouleverser leur foyer.
Comment en dire suffisamment sans trop en dévoiler : voilà toute la difficulté de rédiger un commentaire au sujet d'une intrigue aussi captivante ! Avec ce premier roman mêlant anticipation, science-fiction, politique et parentalité, Nicolas Martin frappe fort et transforme l'essai !
L'histoire est racontée de façon non chronologique, par plusieurs biais et grâce à différents styles : narration à la troisième personne, carnets de l'une, confession de l'autre, retranscriptions d'enregistrements sonores, articles de presse, rapports... La multiplicité des "supports", loin de nous perdre, est vraiment très immersive, et je salue le talent de l'auteur pour sa maîtrise de cette construction plurielle, qui m'a complètement emportée. L'écriture de Nicolas Martin est percutante, imagée, soignée, habitée et mouvante. Le style évolue en fonction des personnages qui ont la parole et selon la progression de l'intrigue.
Alors, certes, on pourrait trouver que le dénouement est un peu démesuré, mais pour moi (qui l'ai dévoré en 5 soirs), l'issue me semble crédible au regard de l'enchaînement des événements. Il me semble que les originalités de ce roman pourrait donner lieu à une belle série dans la lignée de la servante écarlate..! Bref, j'ai été conquise par ces Fragile/s si courageuses et pleine de forces insoupçonnées !
J'ai lu, j'ai souffert, j'ai aimé. C'est ainsi que j'ai découvert mon propre masochisme :)
Plus sérieusement, j'avais pas mal entendu parler de ce livre depuis sa sortie. Comme plusieurs autres lecteurs/lectrices, j'écoute un podcast dans lequel l'auteur intervient et celui-ci a, assez logiquement, fait la promotion de son livre à sa sortie. J'étais assez intriguée à l'époque, pas assez pour l'acheter directement, mais j'ai gardé le titre dans un coin de ma mémoire. Je me suis finalement lancée dans la lecture.
En soi, c'est plutôt solide pour un premier roman. Il bénéficie du fait que l'auteur ait déjà un peu de bouteille et de recul dû à son âge (ce n'est pas un vieillard, mais il n'a plus non plus vingt ans et la maladresse d'écriture qui peut aller avec) ou son métier en partie liée à la fiction. J'ai beaucoup aimé le récit qui m'a rappelé, comme tout le monde l'a souligné, La Servante Ecarlate d'Atwood. Assez facile à lire et prenant, je trouve peut-être dommage que les différents points de vue se mélangent un peu trop dans la troisième partie et que la fin penche un peu trop vers la science-fiction. Cependant, c'est une bonne dystopie et une superbe histoire de femmes (de tous types de femmes). On sent le respect et l'affection de l'auteur pour ses personnages féminins. Le contexte est bien posé et, la fin exceptée, je n'ai pas eu de mal à croire au récit.
Je lirai avec plaisir les prochaines oeuvres de Nicolas Martin, qui je l'espère seront tout aussi bonnes que celles-ci.
🫧 J'ai vraiment BEAUCOUP apprécié cette lecture, qui m'a pas mal rappelé la servante écarlate. Au départ, je partais un peu avec un apriori (un homme qui écrit sur ça, je me mefie toujours un petit peu de la réalisation)
🫧 Ce texte est vraiment dur, et il aborde plein de choses : la maternité, le handicap, mais aussi l'eugénisme, le racisme et les violences conjugales. Il montre très bien comment la compromission ne marche jamais, que vouloir des compromis, tendre vers eux, essayer de s'intégrer pour " changer les choses de l'intérieur" c'est le meilleur moyen pour SE changer SOI, et pas le système.
🫧J'ai aussi apprécié la façon dont la psychiatrie est ici complice de l'état fasciste, un outil dont celui ci se sert pour contraindre et punir. Même si on en est (encore heureux) pas à ce stade, c'est le principe même de l'institution psychiatrique que de servir d'outil de contrôle, et j'ai aimé la façon dont s'était montré ici. Également, l'auteur n'a pas peur de mettre les bons mots sur les choses, et ça fait du bien de voir écrit noir sur blanc " néo - nazi" pour parler de néo- nazi
🫧 Un autre point fort du texte selon moi c'est sa mise en forme : on arrive à créer plein d'émotions avant même de lire véritablement le texte grâce à la mise en page c'est vraiment très cool, y'a une vraie particularité de l'écrit que j'ai vraiment aimé
🫧 Par contre j'ai pas compris grand chose à la fin si quelqu'un peut m'éclairer j'ai l'impression c'est un peu parti dans tous les sens ??
Fragile fait parti de ces livres inattendus qui vous bousculent, vous touchent au plus profond de votre être. Et particulièrement dans votre parentalité.
De la SF comme on en lit pas assez. Oubliez les sagas galactiques un peu bourrines, là, on est dans une dystopie qui a bien des égards fait froid dans le dos tant on a parfois l'impression de s'y diriger à grands pas.
L'écriture est d'une force rare.
Un seul regret, un épilogue qui clôt un peu rapidement cette histoire qu'on aurait bien voulu voir durer.
Je viens de terminer ma première lecture de 'Fragile/s' (eh oui, première, car il y en aura d'autres, c'est assuré). J'ai rarement dévoré un roman comme celui-ci. J'ai rarement été prise à ce point dans une histoire, accrochée à chaque page, chaque émotion intense que traverse les différents personnages. Durant ma lecture, je suis passée par toutes les émotions, de la joie à la tristesse, de l'espoir à la colère. Je recommande très vivement ce roman.
Incroyable premier roman de Nicolas Martin qui nous plonge dans un futur dystopique terrifiant tant il nous rappelle par bien des éléments des idées , des volontés et des projets mis en avant par une partie de la sphère politique française . Hâte de lire son prochain livre
Un bon page-turner dans la veine de la dystopie de Margaret Atwood. Mais il y a trop de procédés stylistiques, trop de narrateurs, trop d'explications... Et trop de revirements moins vraisemblables.
4,5 ! ⭐️ Une pépite ! On est embarqué dans l’histoire du début à la fin ! Petite déception pour la révélation que j’aurai préféré autre, mais ça n’a pas gâché ma lecture !