Au fil des récits croisés, des corps enlacés, une femme nous confie comment elle est née comme amoureuse – marquée à jamais par ce jeune homme si lumineux qui sombrera progressivement dans une psychose – et nous transporte dans les corridors de son coeur de psy, qui soigne les âmes dans une maison victorienne de Sherbrooke. S’y dessine un rapport avec la nuit, les boisés, les chiens, les enfants, la musique (Frédéric Chopin, Richard Desjardins), et plus radicalement le deuil et le désir, qui révèle un monde possible en marge des jours policés.
Un des meilleurs livres que j’ai lu depuis plusieurs années. J’ai pleuré, et ressenti au plus profond de ma colonne vertébrale le poid poétique des mots et de l’histoire.
Très belle plume, qui nous enracine profondément dans cette histoire d’amour poignante. J’ai également apprécié la richesse des notes de bas de page (assez étoffées) qui éclaircissent le ton parfois académique de l’autrice.
5* Oeuvre d'exception qui explore et unit le deuil inachevable d'un premier amour déterminant et des bribes d'intervention avec des patients touchants.
Wow. Mon premier 5 étoiles de 2025, lu d'une seule traite. L'écriture de Nathalie Plaat est particulièrement douce et poétique - j'ai surligné un nombre incalculable de passages qui m'ont émue. Son histoire est emplie à la fois d'impuissance et d'humilité, mais aussi d'amour et de lumière. Ce récit a sûrement des défauts, mais j'ai été trop bouleversée par ma première lecture pour les déceler.
À l'autrice, je ne te connais pas et pourtant, j'ai l'impression d'avoir traversé tant d'émotions avec toi. Je reconnais cette ambivalence qui devait (et doit encore) t'habiter, soit le désir de sauver l'autre et de se sauver à la fois. Surtout, la honte d'opter plus souvent pour la première option plutôt que la seconde. Pourtant, tu l'exposes au grand jour, avec tant de vulnérabilité et de douceur. Il n'y a pas de plus grande douleur que celle que l'on s'inflige soi-même par amour, pour un proche ou un.e amant.e. On se croit souvent infaillible, prêt.e à se sacrifier à nouveau, jusqu'au jour où l'on ose commettre son propre homicide. Il vaut alors mieux lâcher prise, libérer notre dignité de ses tourments. Pour qu’elle se sauve avant qu'on la réduise à néant.
J'ai dévoré tes mots. Merci pour le partage, c'est précieux.
C'est un récit qui exige une lecture lente, patiente. On doit s'arrêter, relire, réfléchir. C'est presque méditatif. On découvre une page après l'autre l'intimité d'une psy. C'est rare qu'on accède à autant d'authenticité chez un.e clinicien.ne. Les récits des patients dans la pièce rouge sont excellents, bourrés d'une humanité et d'une humilité saisissantes. Ils sont habilement reliés à l'histoire d'amour de l'autrice, qui constitue non seulement la trame de fond de son récit, mais également l'épicentre de sa pratique. C'est habile, réfléchi. Poétique à souhait. Et accessible. Quand on prend le temps de ralentir.
« Je te cède mon coeur, comme d’habitude, et, une fois de plus, une zone désertée de moi se remet à respirer. J’ai les poumons qui s’ouvrent plus amplement, qui me rappellent que la vie est autre chose qu’une enfilade de banalités. » … « La vie me paraît plus belle quand elle est portée par des personnes qui continuent de déborder le cadre de ce que nous avons institué comme la normalité. »
p.s. merci à Jo pour la recommandation et le prêt de sa copie et surtout de m’avoir permis de la surligner à grandeur
Tellement touchant, quelle belle plume vulnérable et poétique. C'est lumineux aussi, mais ça m'a pas empêché d'avoir une boule dans le ventre tout le long. Aussi, j'ai bien apprécié les réflexions et les histoires sur sa pratique de psychologue qui entrecoupaient le récit principal.
« Il me semble que quelque part en moi, je te tiens encore par la joue, tandis que mon nid poursuit sa lamentation, vide de toi, désespéré qu'il est des marques que ton passage a laissées en lui. Chaque parcelle de ta peau m'est encore familière. Chacune d'elles. J'espère que tu n'as pas froid. Tu n'aimes pas avoir froid.
Je pense à ton vélo. Pour ne pas penser à ton corps, je pense à ton vélo. »
Les mots de l’autrice vont m’habiter longtemps..
« Commencer ma vie d'amoureuse avec toi m'aura certainement révélé l'impossibilité de sauver une personne d'elle-même, l'ampleur de mon impuissance lorsqu'il s'agit de calmer la douleur de vivre d'une personne que j'aime. »
C’est magnifique comme livre, la prémisse est extrêmement intéressante mais aussi très touchante. C’est vraiment un livre marquant qui va rester avec moi longtemps.
« Commencer ma vie d'amoureuse avec toi m'aura certainement révélé l'impossibilité de sauver une personne d'elle-même, l'ampleur de mon impuissance lorsqu'il s'agit de calmer la douleur de vivre d'une personne que j'aime. »
Simplement magnifique. J'aurais réecris plein de phrases/passages dans mon cahier " à retenir" , mais j'étais trop prise dans la beauté de l'écrit et la vérité de l'émotion. J'aime beaucoup ses chroniques dans Le Devoir, j'attendrai ses récits maintenant aussi.
« Mais nous riions encore beaucoup. Chaque jour, nous inventions un nouveau jeu qui nous ramenait à cette certitude: nous habitions un monde qui ne serait jamais aussi nourrissant que celui que nous étions capables de nous inventer ».
C’est un de ces livres qu’on lit d’une traite, mais qui nous hantera longtemps. Avec une infinie compassion qui donne la boule au ventre, l’autrice (d)écrit l’amour face à l’indicible. D’une résonance rare.
J’ai aimé ses réflexions sur sa pratique, et son humilité humaine face à cette situation qui dépasse l’entendement. “Peut-être que je suis psy simplement pour essayer de te sauver une ultime fois, à travers toutes les personnes qui fréquentent ma pièce rouge, renouvelant toujours le même pari et me réparant le coeur à chaque fois que je réussis à ne pas te perdre”.
wow quelle belle découverte ce livre<3 hyper touchant et surtout bien écrit
«Ton amour déconstruisait pour moi les diktats qui pesaient sur mon genre, ce qui, je m’en rendrais bien compte après, allait me préserver de la violence qui continuerait d'avaler mes amies, luttant comme elles le pouvaient contre les affres caractéristiques de notre époque et de notre sexe.»
Une lecture tellement touchante, bouleversante et humaine. L’histoire d’une relation qui évolue à travers le temps. Une relation complexe, mais marquante. Pleine de douceur, mais aussi d’impuissance.
J’ai été sincèrement touchée de lire cette histoire d’une psy qui nomme clairement se sentir impuissante, se sentir imposteure.
Quelle belle découverte! Un beau petit ouvrage empreint de poésie et de sensibilité tout en étant vrai! C’est bien écrit et c’est vraiment très beau! On y découvre le parcours amoureux et professionnel de l’autrice! Sans oublier la place donnée à la poésie de notre Richard Desjardins national ! J’ai vraiment été emu!
SUBLIME. Total coup de coeur pour cette femme à la sensibilité abyssale et à l’intelligence d’une finesse rare... Sa plume est à couper le souffle, je frissonnais littéralement de page en page, j’ai éclaté en larmes à la fin, je me sens complètement traversée par l’histoire et les mots de Nathalie Plaat. Ce livre va m’habiter longtemps.❤️🩹
1990. Un garçon de 4e secondaire, grand, filiforme et réservé, attire l’attention des filles. C’est vers Nathalie, jeune fille gênée, qu’il dirige ses yeux doux. Sous un toit de draps suspendus, illuminés par des ampoules festives, ce garçon original crée un monde imaginaire dans un cocon où le couple vit ses premiers pas amoureux. Avec le temps, les caractéristiques de ce dernier s’accentuent et se précisent. Nathalie sent que son amoureux lui échappe. De ruptures en retrouvailles puis en nouvelle rupture, le couple se défait. Nath s’engage dans une autre relation amoureuse tout en assurant à son premier amour, que la maladie mentale ronge, qu’elle sera toujours là pour l’écouter…
Concernant le mystérieux titre du livre, on y apprend qu’il provient du texte d’une chanson de l’auteur Richard Desjardins que la jeune Nathalie et son Roméo écoutaient en boucle. En racontant l’histoire de ce premier amour adolescent, l’autrice reconnait que l’énergie, l’originalité, la créativité, la douce folie et les différences de son partenaire, étaient finalement un prélude à la psychose. Devenue psychologue clinicienne pour tenter de comprendre ce premier amour structurant dans sa vie, l’autrice aborde la schizophrénie avec délicatesse, sensibilité, et lucidité. Elle partage des réflexions humanisantes sur la maladie mentale, l’acte thérapeutique, ses enjeux, ses revirements, sa réalité. Ouvrage sensible, réfléchi, poétique, pertinent et empreint de réalisme est un aveu audacieux et intime et un appel à la tolérance devant les différences. « La vie me parait plus belle quand elle est portée par des personnes qui continuent de déborder le cadre de ce que nous avons institué comme la normalité. » p. 179
Citations « La clinique est aussi souvent une question de juste équilibre entre retenue et jaillissement de la parole. » p. 19
« Il arrive qu’on ne puisse rien faire pour garder en vie les personnes frappées de trop de lucidité. » p. 34
« Plus personne ne capte la lumière. Il ne reste que la catastrophe, et plus personne pour me parler le langage du beau qui loge au-dedans. » p. 60
3.5 ⭐️ Énormément de beauté dans cette histoire d’amour (mais pas que), fragmentée, bouleversante, vraie. Ça faisait longtemps que je n’avais pas été autant touchée par le lien unissant deux humains — oufff. Le langage très « psy » m’a peut-être légèrement sortie de ma lecture à quelques reprises, mais les passages où les patient.e.s occupent les pages étaient tout de même très touchants. Une superbe découverte grâce à un extrait lu par l’autrice, aperçu sur mon feed Instagram. Qui l’eût cru!
Un roman qui aurait été encore plus parfait s’il avait été lu sous une couverture avec un vent d’automne ou d’hiver, mais l’autrice a une siii belle plume que je ne pouvais pas mettre moins. On se laisse facilement bercer entre les pensées et les réflexions de la protagoniste, une belle entrée dans sa subjectivité sublime et dans son accueil bienveillant de l’Autre. C’est une lecture qui m’a touchée par sa sensibilité.
4,25 - Une plume qui a beaucoup de finesse et de sensibilité pour décrire une histoire d'amour d'une grande intensité. J'ai cela dit trouvé que certains problèmes étaient parfois une peu trop romantisés.