Blanche est morte en 1361 à l'âge de douze ans, mais elle a tant vieilli par-delà la mort ! La vieille âme qu'elle est devenue aurait tout oublié de sa courte existence si la petite fille qu'elle a été ne la hantait pas. Vieille âme et petite fille partagent la même tombe et leurs récits alternent. L'enfance se raconte au présent et la vieillesse s'émerveille, s'étonne, se revoit vêtue des plus beaux habits qui soient et conduite par son père dans la forêt sans savoir ce qui l'y attend. Veut-on l'offrir au diable filou pour que les temps de misère cessent, que les récoltes ne pourrissent plus et que le mal noir qui a emporté sa mère en même temps que la moitié du monde ne revienne jamais ?
Par la force d'une écriture cruelle, sensuelle et poétique à la fois, Carole Martinez laisse Blanche tisser les orties de son enfance et recoudre son destin. Nous retrouvons son univers si singulier, où la magie et le songe côtoient la violence et la truculence charnelles, toujours à l'orée du rêve mais deux siècles plus tard, dans ce domaine des Murmures qui était le cadre de son précédent roman.
Ancienne comédienne, Carole Martinez se recycle dans l'enseignement et devient professeur de français dans un collège d'Issy-les-Moulineaux. Elle profite d'un congé parental en 2005 pour se lancer dans l'écriture. Elle désire écrire 'quelque chose qui soit entre le conte et le roman.' Puisant dans les légendes de sa tradition familiale espagnole, elle brode 'Le coeur cousu' à partir des histoires que sa grand-mère lui racontait. Ce premier roman est un succès et Carole Martinez reçoit le prix Renaudot des lycéens en 2007, le prix Ouest-France Étonnants Voyageurs 2007 (jury de jeunes lecteurs), Prix Ulysse de la première oeuvre 2007. Au début de l'année 2011, elle publie un roman policier pour la jeunesse, 'L' Oeil du témoin', après un premier essai publié à la fin des années 90, 'Le Cri du livre'. Lors de la rentrée littéraire en septembre de la même année, 'Du domaine des murmures' vient combler l'attente de ses lecteurs adultes. Un roman pour lequel elle reçoit le Goncourt des lycéens deux mois plus tard.
Comment rendre hommage à la hauteur de mon expérience ?! Carole Martinez réussit ce tour de force qui a été de proposer un récit qui mêle à la perfection beauté et cruauté. C'est puissant, la langue est belle & poétique. Un envoûtement tout simplement !
La rapidité avec laquelle j'ai lu ce livre (sans long trajet en voiture !) montre assez comme je l'ai aimé. Cette poésie médiévale m'a touchée (bien que ce ne soit pas mon époque préférée !) et la "petite fille" est très attachante. Je ne suis pas sûre que son dédoublement en "vieille âme" soit pertinent...
Blanche, fille de Seigneur, est fiancée à Aymon, passablement autiste. C’est dans le château d’Hautefeuille que la jeune fille va faire la rencontre de la Dame Verte, de la cuisinière et du récit sombre de son père.
Avant de commencer ma lecture, j’avais parcouru les critiques qui semblaient décrire un conte onirique, magique et inoubliable.
De mon avis, il n’en est rien. L’histoire est stéréotypée (le moyen âge, monde de brutes...) l’écriture est vraiment très lourde -sans compter l’usage constant de l’auteur d’un français pseudo ancien- parfois en blocs compacts qui m’ont irrité au point de sauter quelques lignes pour rafraîchir ma lecture.
Je n’ai senti aucune poésie, uniquement de la violence et beaucoup de mots sans relations avec les autres. Pour moi ce n’est pas une invitation à la rêverie...
De plus la narration double (jeune Blanche et vieille Blanche) est vraiment perturbante, j’ai mis longtemps à m’y adapter et je dois dire que cela aussi contribué à la sensation de « moite » qui m’a accompagné pendant ma lecture...
Je suis partagée quant à ce roman. L'histoire à deux voix, l'alternance entre la petite fille et la vieille âme m'a charmée mais en même temps m'a lassée. On se laisse emporter par le récit de la petite fille mais on s'agace un peu de ces allers-retours dans ses pensées. On apprécié les pauses et les prises de recul de la vieille âme mais parfois on a un sentiment de redite. Par contre, on avance dans le récit en aveugle comme l'enfant, on suit un chemin à la fois simple et tortueux. L'intrigue, ni policière, ni romantique me convient parfaitement : une tranche de vie moyenâgeuse, cruelle et douce à la fois. Je l'ai ouvert sans savoir à quoi m'attendre, je l'ai refermé surprise par les aléas de l'intrigue mais un peu sur ma faim sans savoir vraiment pourquoi.
“La Terre qui penche” est un roman qui m’a été offert par une amie. Je ne connaissais ni l’auteur, ni ses œuvres précédentes. La page était donc totalement blanche, sans jeu de mots. (Blanche, le prénom de la protagoniste). La couverture du format poche m’a envoûtée, ce visage à l’envers, la peau lisse de cette jeune fille enveloppé de fleurs , et ce regard percutant. Je me suis lancée sans crainte dans ces 400 pages, charmée par le contexte et l’enveloppe.
Un livre à deux voix, l’une jeune et fougueuse, l’autre plus vieille et analytique, ces deux voix qui sont celles d’une seule et même personne, Blanche.
Que dire ? De la cruauté, terriblement. De la féerie, assurément.
Un conte à mettre entre les mains de toutes les filles.
Tellement heureuse de retrouver les mots magiques de ma mère d’écriture. J’aime tellement cette imagination qui déborde, ce roman respire l’amour pur et ça réchauffe tant le cœur. Je préfère les romans d’inspiration hispanique plutôt que médiévale, mais on y retrouve toujours la même atmosphère qu’elle façonne par ses métaphores, ses personnages, c’est fou le monde qu’elle construit vraiment je l’adore.
Je n'ai pas lu les autres romans de l'autrice et ne peut donc pas comparer mais j'ai été hypnotisée par ce conte cruel et poétique plein de femmes puissantes et superbes, où l'eau et la mort ne font qu'une.
Après quelques pages un peu difficiles au début, je me suis laissée emporter par les méandres de la Loue : sa poésie, son histoire, ses miracles ! Et j’ai vraiment beaucoup apprécié ce récit à deux voix très original !
Je n'ai pas pu terminer récit un peu lourd un peu lent un peu ennuyeux simplement ce n'est pas pour moi peut-être que vous l'aimerez essayer le bonne journée
This entire review has been hidden because of spoilers.
Sans doute un des plus beaux livres que j’ai lu. Une poésie et une musicalité qu’on ne peut oublier, les symboles et les images sont merveilleuses, bien que connues. Un véritable voyage.
Beginning with a fairly large chunk of psychoanalysis and flashbacks, this book gets easier to read with time as the plot gets more active in terms of new characters and more real time events. A hommage to medieval times through fantasy, with a compelling focus on emotions at multiple levels.
Nous sommes au quatorzième siècle, époque maudite où la peste, la disette, les guerres et le désordre économique créent un climat terrible et cruel. C’est la pire des périodes. Blanche, 11 ans, est promise en mariage par son père à Aymon, l’héritier du Domaine des Murmures (lieu du précédent récit de Carole Martinez). Aymon est « simple d’esprit » , gentil , doux, et sauvage… En ces temps où il est impensable que la Femme puisse s’instruire, Blanche ne rêve que d’une chose : savoir lire et écrire… Savoir broder chaque lettre de son prénom , et trouver ainsi une ébauche d’émancipation et de Liberté. Rappelons pour mémoire qu’en ces temps médiévaux, une femme instruite est pareille au « diable dans la maison ». Alors , ces lettres, Blanche va les voler, aidée par les rencontres que le hasard ( ?) va placer sur sa route au Domaine . Elle va s’en saisir pour pouvoir signer son nom et s’emparer du pouvoir de l’Ecriture. Au fil du temps, très bref, car Blanche va mourir très jeune , on ne sait trop par quelles circonstances, elle va percer des secrets de famille, découvrir qui est vraiment sa mère, et par là-même, précipiter le désastre. La petite fille raconte son histoire , et son fantôme, « la Vieille Ame », est le lien tissé entre le 14e siècle et le nôtre. Cette Vieille Ame ne se souvient plus de tout, tant son chemin spirituel est long et sinueux. Blanche est volubile, Blanche est émotions… La Vieille Ame est sa voie et sa voix (à 600 ans d'intervalle) , elle perçoit et ressent ce monde depuis des siècles… Ce roman duel est un merveilleux récit initiatique, qui nous conduit sur le passage de l’enfance à l’âge adulte, soulignant le prisme parfois déformant d’une réalité qui n’appartient qu’à l’esprit. Il nous transporte dans un Univers totalement onirique , féérique, entre merveilleux et sacré, entre troubadours, poètes, une rivière magique, et une Dame Verte, sous la plume , toujours légère et allégorique de cette fantastique conteuse qu’est Carole Martinez.
Sur la 4e de couverture, on dit de l'écriture de ce livre qu'elle est sensuelle, poétique et cruelle. Oui.
Un bijou envoûtant et enchanteur d'univers, avec un merveilleux que seul le médiéval peut nous faire ressentir. Parce que poétique tout du long. À cause de la sensualité de l'écriture et des nombreux plaisirs suggérés. À cause de la finesse de l'analyse des désirs humains. Même si de nombreuses évocations de pédophilie/abus sexuels ont bouleversé mon petit cœur -- ça, c'est pour la cruauté, mais la magie du livre nous permet de passer au travers.
J'ai trouvé le 1er tiers long: j'avais hâte de l'histoire soit installée, je suis allée lire des divulgâcheurs pour apprendre plus vite ce qui allait se passer et calmer mon impatience. J'ai été un peu déçue que la fin que la vieille âme ne cesse d'annoncer ne soit finalement pas exacte; un leurre tellement inutile en fin de compte.
Je pense que cet univers va m'habiter longtemps (il me fait penser à celui de Lancelot ou le chevalier de la charette auquel je pense encore souvent) et j'ai envie de lire d'autres titres précédents de l'auteure, ce qui est bon signe.
C'est toujours la magnifique , poétique écriture de C MARTINEZ immédiatement reconnaissable au pays des fées et surtout des pas trop méchantes sorcières. Reprendre le dernier livre y faire rencontrer la jeune fille qu'elle n'a jamais été et l'âme de la disparue me semblait alléchant mais j'ai perdu le fil...
Pour la troisième fois, ce roman de Carole Martinez est pour moi une vraie réussite. L’auteur nous mène avec brio dans un très beau roman initiatique qui a tout d’une (terrible ?) fable onirique. critique complète sur : http://ambremc13.tumblr.com/
J'avais adoré Du domaine des Murmures, j'ai tout autant adoré La Terre qui penche, ce roman à deux voix de Blanche... Cette fille, "féministe" au Moyen-Âge... à lire absolument !